Fédération Régionale d’Agriculture Biologique de Nouvelle-Aquitaine

Suppression de l’Agence Bio : une menace pour l’avenir de l’agriculture biologique

Le vote du Sénat, acté ce week-end, prévoyant la suppression de l’Agence Bio, marque un tournant potentiellement catastrophique pour l’agriculture biologique en France. Soutenu par un avis favorable de la ministre de l’Agriculture, ce projet d’amendement sera examiné dans les prochains jours par la commission mixte paritaire des deux assemblées. Bio Nouvelle-Aquitaine appelle à une mobilisation urgente pour contrer cette décision. Retour sur les enjeux, les conséquences et notre appel à l’action.

L’Agence Bio : un acteur incontournable pour le bio en France

Depuis plus de 20 ans, l’Agence Bio remplit un rôle unique dans la structuration et la promotion de l’agriculture biologique. Ses missions sont multiples :

– Promouvoir les produits biologiques : Grâce à des campagnes nationales, l’Agence incite les consommateurs à choisir des produits bio, contribuant à créer des débouchés pour les producteurs.
– Soutenir les projets locaux : Via le Fonds Avenir Bio, elle a financé plus de 400 filières bio « made in France », renforçant les dynamiques locales.
– Coordonner et piloter les politiques publiques : Avec l’Observatoire national de l’Agriculture Biologique, l’Agence fournit des données clés pour orienter les stratégies nationales et régionales.

Supprimer cet organisme revient à affaiblir les moyens d’accompagner la transition agroécologique et à fragiliser un modèle agricole reconnu pour ses bienfaits économiques, écologiques et sociétaux.

Les conséquences pour les acteurs de la filière biologique

La suppression de l’Agence Bio aurait des conséquences immédiates et profondes pour les agriculteurs et les autres acteurs de la filière :

– Une précarisation accrue des agriculteurs : En pleine crise de consommation, marquée par une baisse des ventes de produits bio, les agriculteurs font face à des revenus en baisse et à des retards de paiement des aides PAC. La disparition de l’Agence aggraverait leur situation.
– Moins de débouchés commerciaux : Sans campagnes nationales, la promotion des produits bio serait réduite, limitant les opportunités pour les producteurs.
– Une perte de coordination : L’absence de l’Agence Bio fragmenterait les initiatives, nuisant à la cohérence et à l’efficacité des politiques publiques en faveur du bio.

 

Un impact direct pour la Nouvelle-Aquitaine

Région phare de l’agriculture biologique, la Nouvelle-Aquitaine serait particulièrement touchée :

– Avec plus de 9 000 exploitations bio et 10 % de la surface agricole certifiée, la région est un moteur du bio en France.
– Une économie locale dynamique : Près de 2 000 opérateurs de transformation et de distribution bio renforcent l’économie circulaire et les circuits courts.

Si l’Agence Bio disparaît, ces dynamiques seraient fragilisées, au risque d’entraîner une perte d’emplois et un affaiblissement des territoires ruraux.

Une incohérence politique majeure

La suppression de l’Agence Bio intervient alors que le gouvernement affiche des objectifs ambitieux pour l’agriculture biologique :

– Maintien des objectifs de la loi EGalim : 20 % de produits bio en restauration collective.
– Objectifs européens : Atteindre 25 % de surface agricole utile (SAU) en bio d’ici 2030, dans le cadre de la stratégie « De la ferme à la table ».

Paradoxalement, cet amendement affaiblit directement les normes écologiques françaises tout en rejetant des accords internationaux comme le Mercosur.

Chaque hectare en bio représente pourtant :

– Moins d’importations d’engrais chimiques et de soja, améliorant la balance commerciale.
– Une production locale forte : 70 % du bio consommé en France est produit sur le territoire.

Bio Nouvelle Aquitaine appelle les sénateurs, les sénatrices et les députés à rejeter cet amendement

Bio Nouvelle-Aquitaine exhorte les sénateurs et députés à voter contre cet amendement lors de son passage en commission mixte paritaire. À l’aube des 40 ans du label AB, cette suppression enverrait un signal désastreux pour l’avenir de l’agriculture biologique.

Nous avons une semaine pour agir. Mobilisons-nous pour préserver cet outil indispensable à la transition agroécologique et garantir un avenir durable à nos territoires et à nos agriculteurs.

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