Retour sur le colloque légumes bio de transformation
L’édition landaise du colloque technique annuel de Bio Nouvelle-Aquitaine a mobilisé plus de 100 participants entre agriculteurs, techniciens, étudiants, opérateurs économiques et chercheurs.
Le colloque Légumes biologiques de transformation : quels facteurs de réussite ? était axé sur l’agronomie avec quatre sous-thèmes : rendu des travaux de recherche de l’INRA sur le stockage du carbone, suivi de la fertilité des sols, travaux d’expérimentation sur les ravageurs et l’optimisation de la fertilisation organique, et point sur les adventices alcaloïdes.
Les acteurs de la filière légumes AB de transformation et de la recherche fondamentale et appliquée se sont succédés afin d’apporter leurs expériences au public et permettre des échanges enrichissants pour tous.
Bruno MARY de l’INRA a bien rappelé les fondamentaux agronomiques de la fertilité du sol, ses recherches menées sur 40 ans ont mis en évidence que le non travail du sol augmentait la matière organique (MO) stable et le stockage du carbone sur l’horizon 0 à 20 cm, par contre sur l’horizon de 20 à 40 cm la MO évolue peu et cet horizon ne stocke pas de carbone. Au regard des résultats de ses recherches Monsieur Mary conseille de mettre en œuvre les outils de suivi de la fertilité des sols et d’approprier ses pratiques en fonction de ses observations.
Justine SOURRISSEAU après avoir présenté les spécificités pédo-climatiques de la zone de Haute-Landes a évoqué les travaux de recherches du GRCETA et les enjeux à venir pour une optimisation de la fertilisation organique.
Marion CASAGRANDE de l’ITAB et Pierre Antoine MOREL de DANONE ont présenté le projet ABSOlu qui permet de tester sur des fermes pilotes des pratiques innovantes et de suivre leurs impacts sur la fertilité des sols. Le projet permet d’accompagner les fermes bio vers des changements de pratiques afin d’améliorer la qualité des sols. Dans différents bassins de production des groupes de producteurs se constituent pour mettre en place ces outils de suivi de la fertilité des sols. Bruno Peyrou, notre technicien basé sur le département des Landes, accompagnera les producteurs désireux de suivre la qualité de leurs sol. Vous pouvez dès à présent le contacter si vous êtes intéressé : b.peyrou40@bionouvelleaquitaine.com
Olivier FAVARON d’UNILET a dévoilé les spécificités de la filière légumes de transformation et a effectué un focus sur les travaux de recherches dans la gestion des insectes sur pois et haricots ainsi que sur le désherbage mécanique de ces cultures légumières d’industrie.
En fin matinée Magalie COLOMBET d’INTERBIO a animé une table ronde réunissant les coopératives de grandes cultures et légumières (EURALIS, MAISADOUR, SICA BIO PAYS LANDAIS, ANTARTIC FOOD) pour débattre sur les cahiers des charges transformation légumes bio et baby food.
La matinée nous a permis d’évoquer la place des légumes de pleins champs d’industrie dans le raisonnement de la rotation, ainsi que les perspectives de marchés pour 2020.
Après le déjeuner, Rafael ALVAREZ a présenté la sonde Nutrisens qui permet de visualiser une dynamique de disponibilité de l’azote et de la potasse dans la solution du sol. Ces data croisés au suivi continu des T° et humidité de sol permettent une gestion optimisée de la fertilisation. Ces OAD sont utilisés en Haute-Landes sur asperge, carotte, maïs.
Enfin deux ateliers en simultané ont clôturé la journée : l’un animé par Grégory VERICEL d’ARVALIS qui a expliqué les enjeux et les évolutions de la fertilisation organique en AB avec un focus sur la zone bien spécifique des sables ; l’autre sur la gestion des adventices alcaloïdes (datura et morelles noires) en présence d’Alain RODRIGUEZ de l’ACTA qui a bien mis en avant les facteurs de dormance, de germination ainsi que les leviers agronomiques à actionner notamment par la rotation et les pratiques culturales pour réguler l’enherbement en AB.
Le colloque » LÉGUMES BIOLOGIQUES DE TRANSFORMATION a permis aux acteurs du territoire de Haute-Landes et du Sud de la Gironde de se rencontrer, de s’informer et de poser les bases pour contribuer collectivement au développement équitable des légumes biologiques de transformation dans la région.