Fédération Régionale d’Agriculture Biologique de Nouvelle-Aquitaine

L’étude BioNutrinet confirme que l’alimentation bio est plus saine et moins impactante pour l’environnement

Une approche épidémiologique multi-critères, menée dans le cadre du projet BioNutriNet, montre que le régime alimentaire des grands consommateurs de bio est dans son ensemble plus sain au plan nutritionnel, globalement moins impactant pour l’environnement, et réduit l’exposition aux pesticides de synthèse même s’il coûte plus cher à l’achat.

La recherche menée par l’Inra et ses partenaires 1 porte sur plus de 29 000 participants adultes. Les résultats ont été publiés le 15 avril 2019 dans la revue American Journal of Clinical Nutrition. Elle a associé des nutritionnistes, des économistes, des toxicologues, des agronomes et des spécialistes de l’environnement. Les données collectées à l’aide d’un questionnaire de fréquence alimentaire, portent également sur le mode de vie, les lieux d’achat du bio et l’indice de masse corporelle.

Les résultats montrent que les grands consommateurs de bio ont des habitudes alimentaires particulières, caractérisées par une part plus importante de végétaux dans leur alimentation et des apports plus faibles en viande rouge (-51%) et en produits laitiers (-38%) mais les apports énergétiques de leur alimentation sont sensiblement plus élevés (2115 Kcal / jour contre 2040 Kcal / jour pour un consommateur non bio).

Le régime alimentaire observé est ainsi nutritionnellement plus sain. Il apporte plus de nutriments, d’où un indice de masse corporelle moyen de 23,2 kg/m² pour le grand consommateur de bio contre 27,3 kg/m² pour le non bio.

De plus, ce régime alimentaire s’avère moins impactant pour l’environnement en termes d’émissions de gaz à effet de serre et d’occupation des sols agricoles nécessaire.

L’exposition aux résidus de pesticides de synthèse par l’alimentation est également nettement diminuée (entre -23 et -100% inférieure, selon les molécules, pour les grands consommateurs de bio), ce qui n’est pas sans incidences sur la santé des consommateurs bio. Ainsi, fin octobre 2018, de précédents résultats avaient révélé un moindre risque de cancers (-34% pour les cancers du sein et -76% pour les lymphomes) chez les consommateurs bio, toutefois, sans établir de lien de cause à effet. Les chercheurs supposent que le régime bio pourrait limiter l’incidence de ces maladies, en raison de la moindre présence de résidus de pesticides synthétiques et des teneurs potentiellement plus élevées en certains micronutriments protecteurs (antioxydants caroténoïdes, polyphénols, vitamine C…).

En contrepartie, l’étude relève aussi que le coût de l’alimentation est plus élevé pour les grands consommateurs de bio : il est de 8,8 €/ jour contre 7.0 €/ jour pour les non bio.

Rappelons que le Haut Conseil de la Santé Publique (Ministère de la Santé) français a recommandé en 2017-2018 une alimentation plus végétale, et l’un des objectifs de santé publique est d’aboutir à au moins 20% d’aliments bio en restauration collective.

L’étude NutriNet-Santé :

l’objectif est de recruter des internautes (de plus de 18 ans), les « Nutrinautes », acceptant de répondre chaque année, sur le site www.etude-nutrinet-sante.fr, à des questionnaires sur leur alimentation (3 enregistrements alimentaires de 24 h), sur leur activité physique, leurs poids et taille, leur état de santé et sur divers déterminants des comportements alimentaires. Dans le cadre de leur suivi les « Nutrinautes » reçoivent chaque mois un e-mail les informant de l’avancement de l’étude et les invitant à remplir d’éventuels questionnaires complémentaires comme celui sur la consommation de produits Bio utiles aux chercheurs pour mieux évaluer les déterminants du comportement alimentaire et de l’état nutritionnel et la santé des participants. Des données sont régulièrement collectées sur la santé des participants.

http://bionutrinet.etude-nutrinet-sante.fr/

www.etude-nutrinet-sante.fr

Source : Communiqué de presse Inra « Durabilité des régimes en fonction de la proportion de bio dans l’alimentation : les résultats du projet BioNutrinet »

1 Les partenaires du projet ANR BioNutriNet : Inra, ITAB, Inserm, Bio Consom’acteurs, CHU Grenoble, Solagro, Cnam, Université Paris13.